La crèche des santons puce de Betelèn en Provence
En 2013 j’avais eu l’idée de confectionner une étable qui devait recevoir des santons fèves de galettes des rois. Cette année, j’ai décidé de faire des santons de même grandeur que les fèves des galettes de rois :
Santons de 4 cm de hauteur, et sans socle.
Les santons sont en 4 différentes couleurs d’argiles.
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« Moi, je suis l’ange Bouréu… Ils m’ont appelé comme ça à cause des grosses joues que j’ai fini par attraper à force de jouer de la trompette à chaque fois que le bon Dieu est content. Et cette nuit là, jamais il avait été aussi content de sa vie le bon Dieu. Il était devenu papa. Et ça se passe à Bethléem. Betelèn en Provence. Et moi, jamais je n’avais soufflé aussi fort dans mon instrument.
Deux vieux murs protégeaient la vieille étable du Mistral qui avait soufflé. C’était l’ami du bon Dieu ce Mistral. Alors, Il avait fait la toilette du ciel pour la naissance du petit Jésus.
L’âne et le bœuf avaient nettoyé la paille pour essayé de rendre l’étable un peu plus présentable. Ils avaient ensuite décidé de souffler délicatement sur le petit Jésus pour le réchauffer.
Le vieux berger « Estefan », à l’abri d’un genêt, se trouve encore endormi.
Et « Batisto », le jeune berger, humblement agenouillé devant le nouveau né, a les yeux remplient d’émerveillement…
… devant le petit Jésus.
Marie, les mains jointes, est en train de veiller sur son enfant.
Alors que Joseph lui, veille, à ce que sa femme et le petit ne manquent de rien.
Voila « Zacario » et « Vitour » . « Zacario » c’est l’aveugle et « Victour », son fils, qui se présentent devant la vieille l’étable. L’aveugle lui, il avait vu le petit Jésus naître.
- Mais c’est pas possible me direz vous !
Et si ! Il l’’a vu avec son cœur. Il a même demandé au plus jeune de ses fils de le guider à travers le long chemin caillouteux de la garrigue jusqu’ici.
Lui, c’est « Sebastian » le ravi. Il interpelle tous les habitants de Bethléem qu’il croise :
«Oh venez voir comment il est beau ce nouveau né ! Venez voir comment il est beau ce petit Jésus! …Et comment il sourie !»
Devant lui se trouve « Simouno », la comtadine. Elle vient d’arriver. Elle a, elle aussi, suivi la mélodie de la trompette de l’ange Boufareu.
Et « Pascau » le meunier. Il porte deux lourds sacs de cent kilos de farine, pour l’offrir au petit Jésus.
Lui, c’est « Pau » le berger avec son chien. « chin ». Il attend humblement son tour pour aller s’agenouiller devant le petit Jésus.
Là, C’est « Ernesto » qui aide « silvio » à sortir du puits. Il faut dire que Silvio n’avait d’yeux que pour l’étable où ce trouve le petit Jésus. Il n’avait pas fait attention au puit, et était tombé dedans, la tête la première.
Mirèio l’arlesienne, au bras de son Vincèn viennent d’arriver aussi. Qu’ils sont beaux.
Voila ! Le berger qui continue de dormir sous le buisson de genêt, le berger à genoux qui reste émerveillé, Marie regardant son enfant, sous l'œil bienveillant de Joseph, l'aveugle guidé par son fils, le ravi les mains au ciel, la comtadine l'écoutant, le meunier portant son sac, le berger appuyé sur son bâton et son chien à ses cotés, Ernesto aidant Silvio à sortir du puits, et l'arlésienne et son camarguais. L’âne et le bœuf qui ce sont endormis brisés par l’émotion. Et personne ne dis plus rien. Et ils ne bougeront pour les siècles des siècles. C’est le destin des santons.
Voila ! J’ai dis tous ce que j’avais à vous dire. Excusez moi si j’ai été un peu bavard, c’est dans mon tempérament. Mais je vous jure que je vous ai dit la franche vérité ! Allez adieu ! Je remonte au ciel ! Soyez heureux ! Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! ».
Exposé au 61 éme salon international des santonniers à Arles de 2018